La perception de la douleur

Bonjour à tous, 

Aujourd’hui j’aimerais aborder un sujet très central au traitement de l’ostéopathie: la perception de la douleur.

C’est la lecture de l’excellent blogue de Laurent Fabre qui me pousse à vous parler de cela aujourd’hui. Si jamais le sujet vous intéresse, je vous conseille d’aller le consulter. 

https://gestiondeladouleurenthrapiemanuelle.wordpress.com

Tout d’abord, voici la définition actuelle de la douleur selon l’International association for the study of Pain.

« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles ou décrites comme telles. »

Ainsi, les chercheurs de nos jours reconnaissent que la douleur peut provenir d’une lésion dans les tissus ou non et que celle-ci n’est pas seulement une expérience qui se vit avec les sens à proprement parler.

Je vous épargne l’histoire de l’étude de la douleur pour vous amener rapidement à deux modèles de compréhension de la douleur qui sont étudiés par les chercheurs de nos jours.

-Le modèle biomédical

Ce modèle est généralement appliqué par la médecine traditionnelle. Il suppose que toute douleur a une cause physiologique, que le thérapeute devrait pouvoir la trouver et la traiter. Ce modèle est souvent approprié, par exemple lorsqu’on cherche la cause d’une maladie. Par contre, lorsqu’il n’y a pas de lésion, ce modèle est inadapté. C’est pourquoi, bien souvent les gens arrivent dans nos cliniques avec une certaine frustration face à leur médecin « qui n’arrive pas à trouver pourquoi ils ont mal ».

-Le modèle Bio-Psycho-Social

Ce modèle reconnait que la douleur est multi factorielle et se concentre sur toutes les facettes de la douleur ainsi que ses effets. Il implique le patient dans la gestion et la perception de la douleur et guide vers un retour progressif à l’activité physique.

La douleur n’est pas acheminée de façon unilatérale vers le système nerveux central. Les recherches ont démontré que plusieurs petites modifications peuvent s’effectuer au sein du système nerveux central et l’augmenter, la diminuer ou la rendre chronique même s’il n’y a plus de lésion dans les tissus. Aussi, la fatigue, le stress, le surmenage peuvent beaucoup moduler cette perception. Je crois qu’il faut se rappeler que cette fameuse « quête de la cause de la douleur » doit se faire en gardant en tête tout de contexte dans lequel la personne évolue.

Il est important de toujours garder en tête que le corps humain est une incroyable machine d’adaptation et que la douleur est une alarme qui peut être modulée par plusieurs facteurs. La douleur ne veut pas nécessairement dire que le corps est croche, bloqué, brisé ou abimé. La perception qu’a la personne de sa douleur peut aussi beaucoup moduler son intensité.

L’ostéopathe est présent pour aider la personne à comprendre mieux sa douleur et apporter de la conscience et de la mobilité dans la région concernée. Il peut aussi aider la personne à changer certains comportements ou croyances qui renforcent cette douleur.  

Évidemment, cela ne veut pas dire que si vous venez me voir demain matin à la clinique avec une douleur, je ne vais pas chercher une cause qui pourrait expliquer une compression, un étirement, un cisaillement, de l’inflammation, une stagnation (...) dans les tissus. Mais il faut sortir de la perception d’une douleur qui a une cause unique et la voir dans toute sa complexité BIO-PSYCHO-SOCIALE.

Voila!

Faites attention à vous!

Joelle Metayer